Elles sont là bien enfouies. Tapies dans l’ombre, prêtes à ressurgir tel un clown hors de sa boîte, dès que la nuit apparait et que pointe l’angoisse.
Le cœur qui bat de plus en plus vite, la gorge qui se noue, la respiration qui s’accélère… Depuis le dessous du lit, dans le noir obscur, depuis le placard endormi, elles sont là…et s’engouffrent dans nos pensées. Elles rodent, guettent.
Pour les combattre, nous déployons des trésors d’imagination : le saut magique depuis cette ligne imaginaire qui nous sauve de la main qui veut nous attraper, la veilleuse qui nous protège du noir profond, la chaise qui barre l’ouverture du placard…
Ma parade à moi ? Courir… courir le plus vite possible sans me retourner pour ne surtout pas penser, à cette vision que me glaçait le dos… Maléfique* au milieu des flammes… Et oui, Maléfique… sur le mur du fond du couloir… Elle m’attendait à chaque sortie de ma chambre… Entrebâiller la porte, jeter un bref coup d’œil, et courir sans se retourner…2m, 3m, arriver à la cuisine et prendre l’air détendue… même pas peur… Peur enfantine quand tu nous tiens !
*Maléfique, sorcière de la Belle au bois dormant… pour ceux qui auraient oublié…
